Apprendre à nager en âge scolaire est une priorité. C’est même pour une municipalité une obligation à laquelle Chaponost s’est toujours soustrait faute d’initiative et de dynamisme de la majorité municipale. Le projet de « centre aquatique » de Taluyers comme se plaisent à le nommer M le maire et son adjoint à la communication, M. Gouttebarge, candidat UMP à sa succession, ne répondra pas à cette obligation. Il est très probable en effet que les directeurs et les professeurs des écoles de la commune qui n’ont jamais été consultés lors de la conception de ce projet initié par la COPAMO et auquel la CCVG ne s’est accroché que secondairement, n’utilisent pas cet équipement compte tenu de son éloignement : selon la situation envisagée de ce centre au lieu-dit « la chèvre », il faudrait pour une pratique de 45mn de natation que les écoliers consacrent pratiquement une demi-journée d’école dont plus d’une heure de bus. Ceci est calculé dans des conditions de trafic actuelles et optimales qui vont nécessairement se dégrader sur cet axe passant par les 7 chemins compte tenu de la construction d’une grande surface dans ce secteur.
A ce défaut fondateur - ne pas répondre à sa mission première - ce projet ajoute deux autres inconvénients majeurs:
- une conception démesurée à un coût exorbitant, responsable d’un déficit prévisionnel élevé malgré des hypothèses de fonctionnement très optimistes. Envisagé il y a 4 ans pour 7 millions d’euros, le projet s’élève aujourd’hui à 30 millions d’euros qui seraient très majoritairement financés par l’impôt puisque les subventions extramunicipales s’annoncent minime et pourraient même ne pas être accordées. Que le paiement effectif soit assuré par la TPU via la communauté de communes ne changent rien à l’affaire: s’il était réalisé, ce centre nautique correspondrait sur Chaponost à un prélèvement par ménage de plus de 2000 euros. Par ailleurs chaque année pour la seule ville de Chaponost, les frais de fonctionnement s’élèveraient à au moins 150 000 euros sous réserve de tout déficit, auquel il faut rajouter les transports scolaires également à la charge de la commune.
- un bilan environnemental déplorable: aucun transport en commun ne relie Chaponost et le site envisagé. En dehors du cadre scolaire, la fréquentation de ce centre par les chaponois reposerait dons exclusivement sur la voiture particulière: 30km parcouru soit 10g de CO² émis - on encore un surcoût de 2,6 € en taxe carbone - pour une baignade alors que des centres nautiques sont accessibles à moins de 10mn à Vaugneray ou à l’Etoile d’Alay.
L’accès à une piscine couverte pour les scolaires est nécessaire à Chaponost. Des solutions alternatives à ce projet pharaonique existent. Elles doivent être étudiées sans sectarisme, ni dogmatisme. Parmi celles-ci: un projet plus réaliste entre Brignais, Saint Genis Laval et Chaponost pourrait pour une population comparable (50000 habitants) éviter les inconvénients de déplacement et leur conséquences. La conception d’un bassin couvert pour une population moindre accessible à pied par les scolaires est une solution retenue aujourd’hui par bon nombre de commune : elle n’est donc pas à exclure a priori non plus.
En tout état de cause, serait-il légitime que des majorités, élues il y a près de 7 ans, prennent seules, sans concertation valablement menée, la décision d’engager deux communautés de communes que rien ne réunit par ailleurs, dans un projet qui va considérablement réduire toute capacité de développement dans toutes les communes concernées pour les 10 ans à venir?
